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Yes You Khâgne ©
10 janvier 2013

De l'absentéisme en prépa

 

J'ai fini par publier cet article que j'écris et que je retouche depuis déjà plusieurs mois sur l'absentéisme ou le vice du khâgneux. En effet, il s'agit d'un fléau aux conséquences grandissantes et si, au collège et au lycée il reste relativement bénin, il devient dramatique lorsqu'on se prétend membre d'une élite française et qu'on aspire à intégrer de grandes écoles. Même si je ne suis pas contre l'idée de sécher occasionnellement les cours comme en atteste cet article, je ne pense pas que le déni de sa propre flemmardise soit le remède à une exigence qui nous concerne tous, car on sait très bien à quoi s'attendre avant d'entrer en khâgne, et à plus forte raison si l'on khûbe.

 

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Puisqu'une fois de plus, je m'apprête à critiquer une catégorie d'élèves qui m'agace en m'exposant aux remontrances et aux protestations de mes lecteurs, je définis un peu plus clairement ce que j'entends par absentéisme. Suis-je une sainte, à votre avis ? Comme tout le monde, il m'arrive de merder, que ce soit parce que j'ai oublié mes clefs (vécu !), parce que je me suis trompée de liste de vocabulaire à apprendre (vécu aussi !) ou parce que j'étais réellement malade. Sauf que voilà, il existe dans le phénomène de l'absentéisme une pente perverse qui pousse une minorité d'élèves à s'écouter copieusement. A mon avis, manquer les cours une fois par mois n'a pas des conséquences très lourdes et peut amplement se comprendre. Mais à partir du moment où cela devient plus fréquent, genre plus d'une fois par semaine, cela me semble inadmissible en khâgne. La khâgne, c'est quand même pas si terrible.

 

En quoi peut-on qualifier l'absentéisme de vice et même de fléau (au cas où vous trouveriez mes termes trop durs) ? Parce qu'il est souvent le résultat d'une immense imposture d'autant plus tragique qu'elle est majoritairement méconnue. Manquer plusieurs journées de cours d'affilée en khâgne me semble impossible, même en cas de maladie. Soit on loupe une matinée parce qu'on ne se sent pas bien mais on prend un cachet et on se force à bouger l'après-midi (ou le lendemain). Soit on ne se sent pas bien en cours et on préfère partir pour se soigner et mieux réattaquer. Ce n'est nullement une incitation à vous ruiner la santé : aller en cours enrhumé ou fatigué n'a rien d'un martyre, parce que figurez-vous qu'on y survit. A moins d'avoir 40 de fièvre, d'être pris de vomissements chroniques ou autres symptômes insurmontables (migraines, etc) qui sont certes intenses mais passagers, je ne vois aucune excuse valable pour ne pas aller en cours. Tout le monde est fatigué, tout le monde peut être plus ou moins dans son assiette. Il y a juste des gens plus courageux que d'autres.

 

C'est cela que je trouve le plus condamnable dans l'absentéisme, finalement. C'est cette hiérarchie des réactions. Nous avons tous des petits soucis et des petits bobos, sauf que certains, dans leur flemmardise extrême qui dissimule en fait un réel égoïsme, se croient dispensés d'assumer leurs engagements, autrement dit sont au-dessus des lois. Parfois c'est inconscient, et parfois non. Dans tous les cas, c'est un manque de respect d'une part envers les professeurs, qui eux, font le déplacement et, sauf circonstance exceptionnelle, sont toujours infailliblement à leur poste pour assumer des cours généralement d'une grande qualité en prépa ; et d'autre part envers les khâmarades qui font le choix de venir et d'accomplir pleinement leur condition de khâgneux en mettant de côté leur petit confort perso.


J'entends déjà vos commentaires indifférents aux accents moralisateurs qui m'exaspèrent d'avance : si les autres décident de sécher, ça les regarde, ce n'est pas mon problème, ils font ce qu'il veulent. Sauf qu'il y a quand même un petit décalage entre les personnes qui sèchent occasionnellement quand cela s'impose et les personnes qui se rendent coupables d'un absentéisme routinier. Un petit décalage qu'on pourrait même qualifier d'injustice fondamentale dans la mesure où une partie de la classe décide de s'exempter elle-même, de manière totalement illégitime, des contraintes qui lui incombent. Donc si, c'est mon problème, et non putain, ils ne font pas ce qu'ils veulent.


En choisissant d'aller en khâgne, nous avons tous pris une décision qui nous engageait pour l'année, nous avons communément choisi de jouer le jeu, en nous soumettant aux mêmes règles. Aller en cours, aux khôlles, aux DS, aux concours, en faisant de son mieux même si on ne vise pas l'ENS, pour tester ses capacités, se construire soi-même dans le dépassement de ses limites : c'est peut-être utopique mais concrêtement, c'est ce à quoi sert la prépa. Si on prétend s'affranchir des inconvénients qu'elle implique nécessairement, alors on n'a rien à faire en khâgne. Il est véritablement consternant de voir à quel point, de nos jours, l'absentéisme s'est popularisé et reste impuni. Il n'existe aucune sanction réelle contre l'absentéisme car en établir serait entériner d'autres formes d'injustice. Et l'inéquité perdure. Tout le monde aura son équivalence à la fin de l'année. 

 

Alors si les professeurs compatissent devant l'incommensurable lot de malheurs qui vous empêche à votre plus grand regret d'aller en cours, il est évident que leur éventuelle naïveté n'est que passagère. Si vous pratiquez assidûment l'absentéisme, avec la bénédiction de vos parents, grand bien vous fasse, ce n'est pourtant pas un service que vous vous rendez.

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Commentaires
V
Bonjour,<br /> <br /> Etant moi-même en prépa, je tiens à dire que l'absentéisme ne me gène aucunement. Chacun est encore libre de faire ce que bon lui semble. Il ne faut pas oublier que nous sommes en situation de compétition, et la victoire,de mon avis, s'obtient par tout moyens. La finalité est et restera le résultat, peu importe les moyens utilisés. Vous allez me traiter d'égoïste, d'individualiste, et j'en passe...<br /> <br /> L'absence qu'elle découle ou non de l'individu, est un risque que l'on prend, de ce fait la responsabilité nous incombe; en d'autres termes on ne peut en aucun cas conspuer un absent. Il ne faut pas oublier que les choses périlleuses ont quelque chose de sublime.
I
Coucou,<br /> <br /> Juste pour dire que je suis bien d'accord avec cet article. Après deux années de prépa, je suis plutôt remontée contre ces gens qui sèchent souvent le matin car c'est dur de se lever à 6h30 (et pourtant je suis moi même une grande adepte de mon lit), qui se barrent à 16h parce que c'est vraiment relou de terminer les cours à 18h (pourtant j'ai moi même une capacité de concentration minime en fin de journée), qui ne viennent pas en DS le samedi matin parce que c'est quand même le week end (pourtant c'était très horrible pour moi de me lever tôt le samedi matin), et j'en passe...! Bien sûr je ne vise pas les étudiants à qui c'est déjà arrivé de sécher une ou deux fois, mais ceux pour qui cela devient une habitude, sans la moindre gêne vis à vis des autres! Et aussi, je partage ton avis lorsque tu évoques tout simplement le courage et l'absence de courage. En effet, je sais pour ma part que je me suis forcée à faire de mon mieux et à jouer le jeu au maximum même si parfois la fatigue était à son apogée et la motivation presque inexistante. Pour couronner le tout, ce que je n'accepte pas à propos de ceux qui viennent en cours quand cela leur chante, c'est qu'ils peuvent parfois être de bons élèves et donc être néanmoins bien vu par les profs, qui soit dit en passant sont bien naïfs je trouve (croyant toujours a des maladies ou ne sachant pas que l'élève était présent à l'heure d'avant et qu'il sèche donc). Oui, parce qu'il faut savoir que le prof préfère l'élève qui a de bonnes notes au peu de devoirs qu'il rend, que l'élève toujours présent en cours mais très moyen autant en colles qu'en concours blanc (dans ma prépa c'est ce que j'ai remarqué en tout cas). De plus, la menace des ECTS est peu réelle car on sait bien que ces flemmards arrivent toujours à se débrouiller et valident par conséquent leur année au même titre que ceux qui ont assisté à tous les cours!<br /> <br /> Bref, tout ça pour dire que je suis d'accord avec ton article, et que cela m'a particulièrement chagriné pendant ma prépa, même s'il faut essayer bien sûr de ne s'occuper que de soi, car il y a toujours une justice comme on dit! <br /> <br /> Sinon, ce ras le bol au sujet de l'absentéisme ne vise bien évidemment pas les gens très faibles physiquement (problème de santé) ou connaissant des soucis personnels qui empêchent d'aller en cours, ou même tout autre personne possédant un motif réel à ses yeux: pour "Vaisk" par exemple qui n'a pas compris qu'il n'était pas visé.
D
Bonsoir,<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai été khâgneuse il y a cinq ans. Sans le reconnaître, j'avais des problèmes de santé qui m'empêchaient d'étudier correctement. Je ne séchais aucun cours par caprice ou pour rattraper mon retard. Un changement est intervenu lorsque ma mère m'a supliée d'aller voir mon medecin qui m'a arrêtée plus d'une semaine. Imaginez le retard... Et les remarques de certaines personnes à mon retour, remarques su genre " tu as dormi? La chance?". Et pendant cette pause j'ai voulu faire tous mes DS et kholles ...<br /> <br /> <br /> <br /> Résulat: j'ai eu mon équivalence avec beaucoup de mal, j'étais lessivée et j'ai relativement foiré une partie de mes études. Les profs savaient que j'avais pas d'autre choix que celui de ne pas venir en cours.<br /> <br /> <br /> <br /> Ne mettez pas tous les " absents" dans le même panier s'il vous plaît. Je le répète, j'aurais préféré avoir une khagne normale que se restee chez moi pendant une semaine.<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne nie pas l'absentéisme en prépa.
C
Bonjour Khâmarade !<br /> <br /> Je suis bien d'accord avec toi, les sécheurs m'agacent particulièrement. J'en ai connu, des gens qui séchaient toute la matinée du lundi pour faire leur DM de lettres à rendre le lendemain. Cette année, ceux qui sont systématiquement en retard en cours de philo. Celui qui rend une introduction au bout de deux heures de DS ou de concours blanc en disant "je suis fatigué" (on l'est tous et mon amie dont la grand-mère était à l'hôpital a bien fait toutes les épreuves jusqu'au bout elle). "Je suis fatigué", ce n'est pas une excuse: on peut être malade ou avoir mal aux yeux et ne plus arriver à écrire, mais être fatigué n'est pas une raison suffisante de sécher. Ajoutons à cela celui qui fait une nuit blanche pour faire son DM (il pouvait aussi s'organiser, je n'ai JAMAIS eu à faire de nuit blanche en prépa), qui vient en cours juste pour le rendre et retourne se coucher: non, je m'insurge, si on fait une nuit blanche, on l'assume. <br /> <br /> Quand à ceux qui préparent un autre concours, non, ça ne justifie pas de sécher: ils sont en khâgne et doivent respecter leurs engagements. Quand j'étais hypo, un khûbe a séché les concours blancs du deuxième semestre pour préparer sciences-po: les profs lui ont refusé ses équivalences et il a raté sciences-po. Il a eu du mal à trouver qui que ce soit pour le plaindre.
K
Je tiens à te dire qu'en tant que khûbe, je suis bien d'accord avec toi. donc merci pour ton témoignage.<br /> <br /> Cet article s'adresse à ceux qui sèchent la moitié des cours ou bien tous les cours de 8h à 10h car je trouve ça honteux. Ces gens-là n'ont rien à faire en prépa, encore moins s'ils khûbent.<br /> <br /> Mon article ne s'adresse donc pas à ceux qui sèchent de temps en temps quand la situation l'exige, car comme je l'ai dit, c'est mon cas.<br /> <br /> Je tenais à le répéter car certains n'ont visiblement pas compris le but de ma démarche.
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